
Le Maroc fait face depuis plusieurs années à l'une des sécheresses les plus sévères de son histoire. Après des saisons marquées par des déficits pluviométriques records, le pays a enregistré ces dernières semaines des précipitations encourageantes. Cette situation amène beaucoup à se demander : sommes-nous réellement sur la voie d’une sortie de crise hydrique durable, ou s’agit-il simplement d’un répit temporaire ?
Des pluies bienvenues, mais insuffisantes pour lever les alertes
Certes, les dernières pluies enregistrées — notamment dans les régions du Haouz, de Souss-Massa et du Rif — ont contribué à recharger partiellement certains barrages et nappes phréatiques. Les retenues des barrages atteignent actuellement environ 32 % de leur capacité totale, contre moins de 30 % en début d'année.
Cependant, ces apports restent inférieurs aux besoins structurels du pays. Avec des cycles de sécheresse devenus plus fréquents et plus intenses, la situation reste sous haute vigilance, notamment pour les grandes zones agricoles et les villes à forte croissance démographique.
Le stress hydrique : un enjeu structurel plus qu’occasionnel
Selon les dernières projections du Haut-Commissariat au Plan (HCP) et des experts de la Banque mondiale, le Maroc pourrait connaître, d’ici 2050, une diminution de près de 20 % de ses ressources en eau renouvelables.
Le changement climatique n'est pas le seul facteur :
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Surconsommation agricole : l’agriculture utilise près de 85 % des ressources hydriques du pays.
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Croissance démographique et urbanisation : accentuent la pression sur les réseaux d’eau potable.
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Vieillissement des infrastructures : des pertes importantes par fuite d’eau persistent dans certains réseaux.
Quelles solutions pour sécuriser l'avenir hydrique du Maroc ?
Le Maroc déploie plusieurs stratégies d’adaptation structurantes :
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Accélération du dessalement de l’eau de mer : Avec la plus grande station de dessalement d’Afrique actuellement en construction à Casablanca, et d’autres projets à Agadir et Dakhla.
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Réutilisation des eaux usées traitées : Notamment pour l’irrigation des espaces verts et certains périmètres agricoles.
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Promotion de l’irrigation goutte-à-goutte : Pour une gestion plus efficiente de l’eau en agriculture.
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Stockage et transfert d’eau inter-bassins : Pour équilibrer les ressources entre les zones excédentaires et déficitaires.
Un appel à la responsabilité collective
Au-delà des infrastructures, la gestion du stress hydrique au Maroc est aussi une question de comportements. Les acteurs industriels, agricoles et même résidentiels ont un rôle majeur à jouer dans l’optimisation de la consommation et la préservation de la ressource.
La situation actuelle nous rappelle que l’eau n’est pas une ressource infinie. Même si les pluies récentes apportent un certain soulagement, elles ne doivent pas nous détourner de l’objectif : instaurer une gestion durable et proactive de l’eau au Maroc.
Conclusion
La fin de la sécheresse au Maroc n’est pas encore actée. Nous faisons face à une amélioration temporaire, certes positive, mais insuffisante pour parler de sortie de crise durable. L’avenir réside dans la diversification des ressources, la modernisation des infrastructures et surtout, une prise de conscience collective de la valeur stratégique de l’eau.
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